Commentaire double parashiyot Béhar-Sinaï et Bé'houqotaï

 Parashat Béhar-sinaï

Lien original (KJA) en anglais : Béhar-Sinaï

Notes de l’auteur : 

Dans la parasha Ki Tissa՚, il nous est ordonné de ne pas travailler nos champs le Shabbat :
« Six jours tu travailleras, mais le septième jour tu cesseras ; au temps du labour et au temps de la moisson tu cesseras » (Shémot 34:21) – même aux périodes de l’année où le paysan est le plus occupé.
Le temps du labour, lorsque la terre doit être ensemencée avant l’arrivée des fortes pluies hivernales, et le temps de la moisson, lorsque la récolte doit être faite avant que le soleil ne la dessèche ou que les rongeurs et les insectes ne la ravagent.
Ainsi, pour le paysan, perdre un jour de travail supplémentaire peut sembler faire la différence entre succès et échec.
Pour lui, respecter le jour du Shabbat devient une épreuve de confiance dans la providence de YHWH – une confiance qui peut facilement se transposer dans un contexte commercial, où ne pas conclure une affaire le jour du Shabbat peut entraîner la perte d’une vente.

Avec l’année sabbatique (Shémitta), il ne s’agit plus d’un jour sur sept, mais d’une année sur sept.
Chaque septième année, toute activité agricole cesse, et la terre reste en jachère.
Tout ce qui pousse spontanément durant cette année – qu’il s’agisse de résidus des cultures des champs ou des fruits des vergers – devient un festin offert à l’homme et à l’animal, au propriétaire terrien comme au journalier, à l’Israélite comme au résident étranger, ainsi qu’au colon installé.

Cela peut sembler formidable : le paysan a une année de repos et peut rattraper les petits travaux en retard, et tout le monde a droit à un repas gratuit. Mais ce n’est pas si simple !
Sans labour ni semailles, il y aura une pénurie de céréales pour fabriquer du pain.
Les ouvriers agricoles auront peut-être une source de nourriture gratuite, mais certains devront chercher un emploi temporaire durant cette année.
Les épiciers et les primeurs auront du mal, car les produits de la croissance spontanée de la septième année ne peuvent être ni récoltés ni vendus.
D'autres activités économiques en souffriront aussi, et la reprise ne se fera réellement qu’avec la moisson de la huitième année.

Imaginez maintenant ce même scénario lorsqu’il s’agit de l’année du Yovel (Jubilé) : deux années consécutives sans labour ni semailles !
La crainte exprimée dans le verset « Que mangerons-nous la septième année, puisque nous ne sèmerons pas et ne recueillerons pas nos récoltes ? » (Vayyiqra 25:20) est donc tout à fait légitime.
Mais la réponse de YHWH est tout aussi réelle :
Si nous gardons Ses commandements, Il nous bénira durant la sixième année, et nous produirons assez pour trois ans :
« Vous sèmerez la huitième année, et vous mangerez de l’ancienne récolte ; jusqu’à la neuvième année, jusqu’à ce que la nouvelle récolte arrive, vous mangerez de l’ancienne » (Vayyiqra 25:22).

Le message est simple : observons la Torah, menons notre vie, et même si nous avons peur pour notre subsistance, Il pourvoira pour nous au-delà de nos besoins.

Parachat Bé’houqotaï 

Lien original (KJA) en anglais : Bé'houqotai

Dans la dernière parasha du Livre de Vayyiqra, il nous est rappelé que notre relation avec YHWH n’est pas à sens unique. Ce n’est pas une relation où l’on ne fait que recevoir sans donner ; YHWH n’est pas une sorte de génie dont le but serait d’exaucer tous nos souhaits et désirs.

Notre relation avec YHWH dépend de notre loyauté envers Lui.

Être loyal envers YHWH ne signifie pas seulement s’abstenir d’adorer d’autres divinités ou de placer des institutions ou nos plaisirs avant Lui, mais suppose aussi une participation active dans cette relation.

Nous respectons en honorant, nous honorons en manifestant notre amour, et nous manifestons notre amour par notre volonté d’agir concrètement pour Celui que nous aimons ; car l’amour est actif, non passif.

Nous ne pouvons pas dire que nous respectons, honorons et aimons Elohim si nous ne nous efforçons pas de garder Sa Torah.

Attendre une récompense sans accomplir ce qui est requis, et mépriser le châtiment lorsque Son alliance a été rompue, c’est là l’attitude typique d’un être égocentrique et intéressé — quelqu’un dont ni Elohim ni les hommes ne peuvent se fier.


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