Commentaire parashat nasso
Parashat Nasso
Lien original en anglais du KJA : Parashat Nasso
La vie monastique est étrangère aux pages de la Torah ; il n’y a pas d’abolition complète des plaisirs du monde. YHWH a créé l’homme pour qu’il jouisse du bon monde qu’Il a façonné. Nier ses bienfaits reviendrait à nier la bonté de YHWH. Certes, la Torah impose des limites et des bornes à nos désirs les plus instinctifs – nous ne pouvons consommer ni le sang ni les animaux impurs, et nos pulsions sexuelles ne peuvent s’exprimer sans retenue – mais ce ne sont justement que cela : des limites, des bornes. Il n’y a pas d’interdiction totale, seulement un encadrement. YHWH exige notre participation à la société et notre reconnaissance de la merveille de Sa création.
C’est pourquoi il peut paraître surprenant que la Torah légifère sur quelque chose comme le vœu extraordinaire du nazir. Voici en effet un vœu que peut prononcer un homme ou une femme d’Israël, impliquant un renoncement à divers plaisirs. Toutefois, les obligations du nazir ne relèvent pas d’un rejet du monde, tout comme l’observance du Shabbat ne constitue pas un déni du monde, mais bien une affirmation. Les restrictions imposées par ce vœu rapprochent le nazir de YHWH. Le nazir s’est consacré à YHWH, et cela requiert donc un niveau de pureté supérieur – car la pureté rituelle naît d’une conscience aiguë de la sainteté extrême de YHWH. À ce titre, le nazir est placé, en matière de pureté, au même niveau que le Kohen Gadol.
Dans sa dévotion à YHWH, le nazir doit garder la tête froide ; ainsi s’explique l’abstinence de toute boisson enivrante, à l’image du prêtre officiant dans le Mishkan – car le nazir n’est-il pas, en quelque sorte, toujours en service ? Non seulement le vin lui est interdit, mais aussi tout produit de la vigne, car il existe un lien entre le nazir et la vigne. Le mot nazir (consacré) est d’ailleurs utilisé pour désigner la vigne non taillée, non vendangée (Lév. 25:5,11) lors de l’Année Sabbatique. Ainsi, tout comme les vignes laissées en friche la septième année sont consacrées à YHWH, de même l’est le nazir.
Il est fort regrettable que le vœu du nazir – cette voie merveilleuse de rapprochement avec YHWH – soit devenu extrêmement rare parmi les Enfants d’Israël. Peut-être ce fait symbolise-t-il le manque de désir et de passion pour la proximité de YHWH qui s’est tristement généralisé parmi les Enfants d’Israël à l’approche de l’Ère messianique.
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