Commentaire double parashiyot Matot-Ma'sé

Parashat Matot

Lien original en anglais du KJA : Parasha Matot


Notes de l’auteur : 

Il y a deux types de vœux mentionnés dans la sidraʼ d’ouverture de cette paracha : נֶדֶר (neder) et אִסָּר (ʼissar).
Un neder est généralement un vœu par lequel on promet de faire quelque chose une fois qu’un certain événement se produit. Par exemple, quelqu’un pourrait faire le vœu de donner une certaine somme d’argent à une œuvre caritative chaque fois que YHWH lui accorde un enfant.
Un ʼissar, en revanche, est un engagement ou une obligation que quelqu’un s’impose à lui-même de manière régulière, par exemple jurer de ne plus jamais manger de viande ni boire de vin jusqu’à la reconstruction du Temple à Jérusalem.

Lorsqu’on prononce un vœu ou qu’on jure une obligation, la formulation ne doit laisser place à aucune interprétation : elle doit être claire et précise. Il ne faut pas non plus faire un vœu ou jurer un engagement qui soit stupide, insensé, ou hors de notre portée, comme : « Je fais le vœu de donner tout l’or du monde chaque fois que le ciel devient vert. »

Une autre forme de vœu ou d’engagement invalide est celle qui contredit les commandements de la Torah – par exemple : « Je fais le vœu de boire du sang » – ou dont l’objet est déjà imposé par la Torah, comme : « Je jure de m’abstenir de travailler le Shabbat. »

Pour qu’un neder ou un ʼissar soit effectif, le Nom de YHWH doit être prononcé dans la formule, conformément à ce verset :

« YHWH ton Elohim tu craindras, c’est Lui que tu serviras ; c’est à Lui que tu t’attacheras, et par Son Nom tu jureras » (Deut. 10:20).

Ainsi, si quelqu’un dit : « Par le ciel et la terre, je ferai ceci si cela se produit », le vœu n’est pas contraignant. Mais si quelqu’un dit : « Je fais le vœu par YHWH de faire ceci si cela arrive », alors le vœu est contraignant.

« Si un homme fait un vœu à YHWH ou prête serment pour lier une obligation à son âme/être, il ne profanera pas sa parole ; tout ce qui sort de sa bouche, il le fera » (Nombres 30:3).

Pour un homme adulte, ainsi que pour une femme divorcée ou veuve, une fois qu’ils ont fait un neder ou juré un ʼissar, cela ne peut pas être abrogé, et les termes doivent être respectés. Ils ne peuvent pas se tourner vers un kohen pour le révoquer, et la Torah ne fournit aucune formule pour son annulation : ce qui sort de leur bouche doit être accompli.

Les commandements concernant les vœux et les engagements enseignent une leçon très importante :
« Nous sommes responsables des paroles qui sortent de nos lèvres et nous devons en rendre compte, pour le bien ou le mal qu’elles peuvent causer, tout comme nous devons répondre des actes de nos mains. »
C’est pourquoi faire un neder ou jurer un ʼissar ne doit jamais être pris à la légère.
Si quelqu’un jure un ʼissar devant YHWH selon lequel il ne mangera plus jamais de chocolat de sa vie, alors, peu importe le désir futur qu’il pourrait avoir pour le chocolat, il ne pourra plus jamais en manger.

Nous ferions bien de nous rappeler l’histoire de Jephté, que l’on trouve dans le Livre des Juges, chapitre 11. Jephté fit un vœu à YHWH : si YHWH lui accordait la victoire contre l’ennemi d’Israël, il sacrifierait à YHWH la première chose qui viendrait à sa rencontre en rentrant chez lui. Or, la première à venir à sa rencontre fut sa propre fille, qu’il sacrifia. Jephté n’avait pas réfléchi à son vœu avant de le faire, et les Anciens de son époque n’étaient pas bien instruits dans la Torah, car s’ils l’avaient été, ils ne lui auraient jamais permis de sacrifier sa fille.

Cette histoire enseigne également que lorsque la connaissance véritable de la Torah est en déclin parmi Israël – que ce soit dans son application pratique ou dans la connaissance de son contenu –, surtout lorsque cette ignorance touche ceux qui dirigent la communauté de YHWH, alors des choses terribles et abominables surviennent en Israël.


Parasha Ma’sé 


Lien original en Anglais (KJA) : Parashat Ma'sé


Pour cette parasha, toute l’explication habituelle plus les notes de l’auteur sont incluses dans un pdf de 7 pages (le tout en anglais). Les notes de l’auteur sont des calculs sur la taille d’une ville lévitique (avec l'agglomération rurale). Je n’ai pas trouvé cela très intéressant à traduire puisque les notes ne traitent pas de la parasha en profondeur. Cependant, j’ai trouvé bon de traduire son hypothèse sur les frontières bibliques d’Erets Yisrael (Terre d’Israël) : 


(Bemidbar 34:1 – 35:8) : Les frontières de Canaan qui devient la Terre d'Israël.


« YHWH parla à Moïse en disant : Ordonne aux Enfants d’Israël et tu leur diras : Lorsque vous entrerez dans le pays de Canaan, voici le pays qui vous échoira en héritage — le pays de Canaan avec ses frontières. » (Bemidbar 34:1-2)


  • La frontière sud : depuis le désert de Tsin, à côté d’Édom — depuis l’extrémité de la mer Salée [mer Morte] vers l’est, la frontière tourne au sud jusqu’à la montée de ʻAkrabbim [montée des Scorpions], puis passe par Tsin. Ensuite, elle continue vers le sud jusqu’à Qadech-Barnéaʻ, sort vers Ḥaṣar-Addar, puis passe à ʻAṣmon. De là, la frontière se dirige vers le torrent d’Égypte [Wadi el-ʻArish], et son extrémité est la mer [la Méditerranée].

  • La frontière ouest : la Grande Mer [la mer Méditerranée].

  • La frontière nord : depuis la Grande Mer, une ligne vers le mont Hor (ce n’est pas le même mont Hor où Aaron est mort). De ce mont Hor, une ligne vers l’entrée de Ḥamath ; et la limite atteint Ṣedad. Puis la frontière continue jusqu’à Zifron, et se termine à Ḥaṣar-ʻEnan.

  • La frontière est : de Ḥaṣar-ʻEnan jusqu’à Shefam, puis descend vers Rivla à l’est de ʻAyin, continue en descendant en longeant le flanc du lac de Kinnéreth [lac de Tibériade] vers l’est, puis suit le Jourdain jusqu’à la mer Salée, où elle se termine.

Par conséquent, le territoire délimité par les frontières du pays de Canaan comprend ce qui est aujourd’hui :

  1. l’État d’Israël, y compris la Judée et la Samarie, mais pas le Néguev au sud de Miṣpeh Rimmon (Mitspé Ramon),

  2. le nord-est du Sinaï jusqu’au Wadi el-ʻArish,

  3. tout le Liban moderne,

  4. les régions côtières de la Syrie situées entre le fleuve Oronte et la Méditerranée.


Ce territoire doit constituer l’héritage de neuf tribus et demie des Enfants d’Israël, puisque les tribus de Ruben, de Gad, et la moitié de la tribu de Manassé ont déjà pris possession de leur héritage foncier en Transjordanie (à l’est du Jourdain).


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