Commentaire Parashat Balaq

 Parashat Balaq

Lien original en anglais du KJA : Parashat Balaq


Notes de l’auteur : 


« Voici un peuple qui demeure à part, et parmi les nations il ne sera pas compté » (Bemidbar 23:9)


Les paroles « ne suivez pas les voies des nations » résonnent tout au long de la Torah. Il ne nous est pas seulement interdit d’adorer leurs d.ieux, de célébrer leurs fêtes religieuses, ou de marier nos filles à leurs fils et leurs fils à nos filles ; il nous est aussi interdit d’adopter leur manière de penser. Nous sommes un peuple choisi pour être une nation de prêtres – une nation sainte. Or, une nation ne reste sainte que si elle continue sur le chemin de la sainteté. La sainteté n’est pas un objet que l’on peut saisir ou abandonner au hasard. La morale et l’éthique font autant partie de la sainteté que l’observance des lois rituelles de pureté relatives aux fluides corporels, ou des lois concernant la nourriture que nous plaçons dans notre bouche. Car être saint, c’est aussi être juste dans nos relations avec nos semblables. Lorsque nous sommes saints dans toutes ces dimensions, nous atteignons le but ultime : marcher avec YHWH. Une fois que nous marchons avec YHWH, alors nous devenons une « lumière pour les nations », notre raison d’être. Comment pourrions-nous atteindre notre destinée si nous n’assumons pas notre mission divine ? Lorsque nous refusons de rester séparés des nations et que nous suivons leurs voies, en adoptant leur culture, nous dansons la danse de Ba‘al de Peor, nous unissant à lui au lieu de nous unir à YHWH.


Israël était trop puissant pour Balaq ; il fallait l’affaiblir avant de pouvoir le vaincre. C’est pourquoi il fit appel à Bil‘am pour le maudire, mais cela échoua. Cependant, à travers les paroles que YHWH plaça dans la bouche de Bil‘am, Balaq comprit comment affaiblir Israël et ainsi provoquer la malédiction divine : en détruisant l’idée qu’Israël est un peuple qui demeure à part. Pour atteindre ce but, Balaq invita Israël à se joindre aux Moabites et aux Madianites dans une célébration religieuse et culturelle – à danser la danse de Ba‘al de Peor. Lorsque nous dansons cette danse, oubliant qui nous sommes réellement, nous nous lions à ceux à qui appartient cette danse. L’assimilation culturelle, en une ou deux générations, mène à l’assimilation physique. L’âge d’or des Juifs d’Espagne produisit de grandes œuvres juives, non seulement religieuses, mais aussi de magnifiques diwans (“recueil”, mot perse qui a donné le mot français “divan”) de poésie et des traités philosophiques. Pourtant, la majorité du judaïsme espagnol, qui semblait marcher si élégamment sur la voie étroite d’un judaïsme fidèle tout en embrassant les sommets de la culture environnante, abandonna toute prétention et se dépouilla de son judaïsme en acceptant la conversion au christianisme plutôt que l’expulsion de leur chère Espagne. L’apostasie séduisit davantage ces Juifs que YHWH et Sa Torah ; ils dansèrent la danse de Ba‘al de Peor. Les Juifs d’Allemagne ne furent pas différents, eux aussi dansèrent cette danse. L’Allemagne, sommet de la civilisation européenne aux XVIIIe et XIXe siècles, produisit de grands penseurs comme Kant, des écrivains comme Goethe, et des compositeurs tels que Johann Sebastian Bach. Parmi ces grandes figures allemandes, on compte aussi des Juifs éclairés comme le philosophe juif Moses Mendelssohn, qui chercha à faire converger la grandeur de la culture allemande avec celle du judaïsme. Étonnamment – ou peut-être pas – huit des neuf petits-enfants de Mendelssohn se convertirent au christianisme ! Les arrière-petits-enfants et arrière-arrière-petits-enfants de ces Juifs allemands éclairés, qui avaient embrassé la culture environnante en refusant d’être un peuple à part, servirent dans les forces du Troisième Reich ! Une réflexion glaçante.


    En 2002, Salai Meridor, alors président de l’Agence juive, lança un avertissement grave au judaïsme mondial : « Le peuple juif perdra six millions de Juifs au cours des 50 prochaines années à cause de l’assimilation. » Il ajouta que les estimations les plus pessimistes parlent de 12 millions de Juifs perdus. Ce qui précède démontre pourquoi les Enfants d’Israël doivent être un peuple qui demeure à part — non par orgueil, mais afin de suivre Son chemin en harmonie avec Lui, et à travers notre manière de vivre, devenir un exemple lumineux à suivre pour l’humanité. Car sinon, nous sommes perdus.


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